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Pour l’égalité, contre la loi Blanquer : en Maine et Loire l’éducation en grève !
mercredi 27 mars 2019, par
Depuis le 19 mars, jour de grève interpro et fonction publique, très suivie dans l’éducation, un mouvement de grève reconductible est en cours dans le Maine et Loire. En première ligne : les personnels du premier degré (instituteurs-trices) contre la « loi de la confiance » du ministre Blanquer…mais pas que !
« Le service public, c’est le patrimoine de ceux et celles qui n’en ont pas »
La grève très suivie le 19 traduit de grosses inquiétudes pour l’avenir de l’école publique, attaquée de front par Blanquer : article 1 qui vise à museler la liberté de critique, regroupement des écoles par bassin sous forme « d’établissements » et sous la coupe d’un chef d’établissement pour caporaliser les personnels et faire des économies d’échelle, en détruisant la notion d’école de proximité, cadeaux au privé… Au-delà de la loi « de la confiance », c’est bien sûr les attaques sur la fonction publique qui mettent les gens en colère : fin du paritarisme, contractualisation généralisée… Et encore au-delà, les discussions d’AG font bien ressortir que ce qui est en jeu c’est la question du projet de société. Par-delà les attaques catégorielles ou sectorielles savamment « étalées » pour éviter un « tou-tes ensemble » (avec une certaine réussite pour le moment), on a affaire à une nouvelle offensive libérale contre les services publics, par ce gouvernement des capitalistes, au détriment des classes populaires et aussi de tous les salariés du secteur public ! Parce que le service public, c’est la solidarité, donc la richesse de ceux qui n’ont rien, principe dont se foutent éperdument les bourgeois au pouvoir.
« La grève reconductible, ça ne se décrète pas… mais ça se construit ! »
Le 19 mars, 320 personnes en AG, ça faisait au moins depuis 2010 qu’on n’avait pas vu ça ! AG déterminée puisque la reconduction de la grève a été votée majoritairement. Beaucoup ont bien compris la nécessité d’une grève « vraie », c’est-à-dire qui dure, jusqu’à satisfaction. Les échecs de 2003, 2010, des cheminots récemment sont dans toutes les têtes, avec un très grand scepticisme sur les journées d’action sans lendemains. La force du mouvement le 19, la reconduction dans le 44, dans d’autres départements, ont montré que c’était l’occasion. Mais il a été vite vu que sans extension et généralisation de la grève, c’était encore trop « petit ». Il a donc été acté de se servir de la grève pour provoquer débats, réunions, AG avec les non- grévistes, avec les parents, pour inciter à rejoindre les rangs de la contestation…avec une certaine réussite : lundi 25 mars, nouvelle AG de grévistes, cette fois à plus de 400, et une nouvelle reconduction de la grève encore plus majoritaire ! Un comité de grève est en formation, et la même logique de grève « militante pour la grève » est en cours, avec des actions toute la semaine (blocage de rocade, de l’Inspection, manifs bruyantes, nuit des écoles…) pour populariser et étendre le mouvement, jusqu’au 29 au moins. Enfin des convergences sont en gestation avec les « gilets jaunes », au niveau interpro et au niveau éduc, 2 gilets jaunes sont intervenus à l’AG pour défendre le « tou-tes ensembles ! »…
« Aujourd’hui dans la rue, demain on continue ? »
Dans les lycées et collèges, il y a certes de la grogne, mais aussi pas mal de résignation. La réforme du lycée (nouveau lycée, nouveau bac, parcoursup) énerve, mais très peu sont dans le mouvement de grève, qui risque d’apparaître seulement sectoriel, à tort.... Un autre problème est l’absence (pour le moment) de perspective nationale permettant de converger sur des temps forts, afin de faire grossir encore le mouvement et de lui donner une ampleur générale. Ce qui rejoint un autre problème, l’attitude du syndicat majoritaire,la FSU, pris dans un double jeu actuellement, entre la construction de la grève reconductible dans plusieurs endroits, appuyée en général par CGT, FO et SUD, et son partenariat avec les syndicats « responsables » (= jaunes mais sans les gilets !) de type CFDT et UNSA. Enfin il va de soi qu’un mouvement cantonné à l’éducation aurait moins de chances d’aboutir que s’il était interpro. 2003, où l’éduc était la « locomotive » du mouvement l’a bien montré.
Cela fait ressortir (une fois de plus…) la nécessité de construire et renforcer un syndicalisme interpro vraiment au service des luttes, et plus clairement de la grève générale…