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En guerre contre le virus du Capitalisme
Tract d’actualité
mardi 15 décembre 2020, par
Les mesures de reconfinement et de restriction des libertés – hors celles d’aller continuer à s’exposer au taf’ – répondent à une urgence absolue, celle de sauver ce qui peut encore l’être de ce système. L’urgence sociale aujourd’hui se fait encore plus pressante que jamais : hôpitaux, écoles, services publics sont au bord de la rupture. Pendant ce temps les grands groupes profitent de la crise actuelle pour accélérer leurs plans de « réduction des effectifs ». Mais partout des résistances s’organisent, il faut encore et partout amplifier la vague…
Ennemis de l’intérieur
Le 2 octobre dernier et alors que le niveau des contaminations augmentait de façon inquiétante Macron, d’un ton martial, décidait de s’attaquer… aux séparatistes islamistes ! Nous avons, avec d’autres, dénoncé cette nouvelle sortie raciste et alerté sur les conséquences funestes qui pouvaient en découler. Le 20 octobre c’était la présentation de la loi de sécurité globale à l’Assemblée nationale, fièrement portée par Darmanin, qui prévoit de renforcer le pouvoir des forces de l’ordre et rendre quasiment impossible la diffusion légale de leurs exactions. Ce mercredi 9 décembre, le projet de loi « confortant les principes de la République », adopté en Conseil des ministres, vise à criminaliser les contestations de la République, dont on peut craindre qu’elles dépassent les seuls intégristes islamistes et concernent également les miltant·es sincères qui cherchent à renverser ce système et mettre fin à l’exploitation. Les mesures et lois liberticides se multiplient avec l’accroissement de la précarité et la montée des contestations sociales. Elles sont le signe de la fébrilité de ce système à bout de souffle.
Sauver le soldat CAC40
Cette séquence de contre-feu visant à l’union sacrée ne nous fera pas oublier la gestion calamiteuse de la crise ni la politique économique du gouvernement. Des milliards pour les entreprises qui en profitent pour annoncer des plans de licenciement massifs opportunément attribués à la crise actuelle mais sont en fait la continuité de mesures structurelles. Depuis début mars on compte 338 plans sociaux représentant 30 510 licenciements et 700 « plans de sauvegarde de l’emploi » (PSE) ont été initiés prévoyant 76 100 ruptures de contrats de travail. Derrière cette novlangue libérale ce sont des centaines de milliers de travailleuses et travailleurs qui sont jetées dehors. À Auchan, 1500 emplois seront supprimés : les caissières, ces héroïnes du printemps, celles de « seconde ligne », seront les premières sacrifiées. À Béthune la fermeture de Brigestone mettra 863 personnes sur le carreau. À Airbus et chez ses sous-traitants ce sont plusieurs milliers d’emplois qui sont menacés – 5.000 d’abord annoncés, gracieusement ramenés à 4300 –, la direction parle elle de départs volontaires. Et encore ces chiffres ne prennent pas en compte les répercussion pour les sous-traitants.
Ces invisibles promis à la précarité
En effets ces licenciements massifs ne sont que la partie immergée de l’iceberg. À l’heure où la pauvreté explose en France (plus de 10 millions de personnes vivant en dessous du seuil de pauvreté) et où des députés de la majorités (alliés à ceux d’LR) se décident à faire la guerre à la trêve hivernale, ce ne sont pas les 150€ de prime exceptionnelle pour faire face à la crise allouée par la CAF pour les plus précaires qui changeront la donne. Demain que deviendront les travailleur·euses les plus pauvres, les intermitent·es, les saisonnier·ères, les intérimaires et celles et ceux qui ne verront pas leurs contrats précaires renouvelés et qui devaient déjà choisir entre payer le loyer ou manger tout les jours ? À côtés des milliards distribués sans contrepartie aux capitalistes que valent ces miettes chichement distribuées ?
Confiné·e·s mais toujours mobilisé·e·s
Malgré le confinement partout sur le territoire des salarié·es luttent. Ces dernières semaines des mobilisations se sont construites dans les secteurs de la santé, de l’éducation, du travail social, sans compter les multiples manifestations dans tous le pays contre la loi de sécurité globale. Bien évidemment ces mobilisations doivent encore s’amplifier avant de prendre la forme de manifestations de rue massives et dures. Il est donc vital pendant les prochaines semaines que se construisent des solidarités de classes et intersectorielles. Il faut partout construire les conditions de la réussite des dates d’ores et déjà annoncées à la rentrée. Il est temps de s’organiser pour éradiquer partout ce virus qu’est le capitalisme.
Bien évidemment ces mobilisations doivent encore s’amplifier avant de prendre la forme de manifestations de rue massives et dures. Mais il est aussi primordial qu’elles gagnent le terrain des entreprises, et que des travailleurs et des travailleuses décident de se mettre en grève pour augmenter significativement le rapport de force.
Union communiste libertaire, le 11 décembre 2020