Réélection de Macron : reprendre le contrôle de nos vies Communiqué de l’UCL

, par  UCL49

De la « grande cause du quinquennat », à « Make the planet great again », Macron aura été le président de l’hypocrisie et du mépris. Sa réélection ne doit pas nous faire oublier son bilan catastrophique.

Pour les cinq années à venir, nous ne devons pas nous attendre à autre chose que des réformes de façade sur les questions sociales et écologiques. L’urgence est à la construction de rapports de force pour contrer sa politique ultralibérale, raciste et anti écologique.

Sur le féminisme, rien n’a été fait pour réduire le nombre de féminicides, augmenter les places d’hébergement d’urgence promises ni faciliter le dépôt de plainte en ligne. Au-delà de la nomination de Hulot et d’une taxe carbone faisant reposer le changement climatique sur les plus précaires, aucune mesure écologique forte n’a été prise alors que les différents rapports (en particulier ceux du GIEC) prévoient une accélération des catastrophes climatiques à très court terme.

En revanche, nous avons assisté à un véritable recul des libertés ciblant notamment les personnes racisées, et en particulier les personnes musulmanes ou perçues comme telle.

Les 5 dernières années ont aussi été synonyme d’un fort recul sur les acquis sociaux. De la réforme de l’assurance chômage au projet de loi sur les retraites, en passant par la baisse des APL, le gouvernement Macron a répondu aux sirènes de la droite. Les plus riches ont vu leurs revenus et capitaux augmenter, grâce notamment à la suppression de l’ISF et autres cadeaux fiscaux faits aux entreprises, quand dans le même temps le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté a augmenté, passant la barre des 9 millions.

Face à ces nombreuses offensives contre notre camp social, on a heureusement vu de vives mobilisations de Notre-Dame-des-Landes, des Antilles, des Gilets Jaunes, des travailleur.ses sans-papiers, ou les manifestations contre la réforme des retraites ou encore contre le racisme.

La seule réponse à nos revendications sociales a été une répression exacerbée, dans les manifestations avec des milliers de blessés, des centaines de mutilés et plusieurs morts. La généralisation d’armes de guerre comme les LBD-40 ou les grenades de désencerclements a été un facteur d’intensification de la violence du maintien de l’ordre. Hors des manifestations, les forces de l’ordre ont massivement blessé et tué, de Steve Maia Caniço à Jean-Paul il y a quelques jours. Enfin la répression est aussi un savoir-faire que l’État a exporté en Russie, en Arabie Saoudite ou encore en Égypte par la vente d’arme et l’ingérence.

La révolte des Gilets jaunes, qui a fait trembler le pouvoir, a été un moment clé de cette expansion de la force comme arme du maintien de l’hégémonie. Depuis, la police fait sa loi et est en mesure d’imposer ses demandes au gouvernement par l’intimidation, alors même qu’elle est de plus en plus gangrenée par des fascistes.

Alors qu’il se présentait en 2017 comme le barrage contre l’extrême droite, Macron avec ses discours stigmatisants et ses lois racistes en a été un véritable tremplin, comme en témoignent les résultats du premier tour avec une extrême droite à plus de 30%. Rien d’étonnant quand on voit les gages données a l’extrême droite durant son mandat, de l’hommage à Pétain et Maurras, en passant par l’interview dans « Valeurs actuelles », ou encore l’utilisation décomplexée du terme « islamo-gauchisme ».

Le quinquennat a également été entaché par sa gestion catastrophique de la pandémie Covid. Manque de moyens humains et matériels dans les établissements de santé, campagne de vaccination tardive et maladroite, communication approximative, voire contradictoire d’un jour sur l’autre, refus de la levée des brevets : tout a été réuni pour alimenter le conspirationnisme et augmenter la défiance. Les soignant.es en première ligne sortent éreinté.es de cette crise durant laquelle iels auront dû se battre contre le virus mais aussi contre le mépris de ce gouvernement.

Nous le savons, les cinq prochaines années vont être dures pour notre classe. Macron continuera de dérouler le tapis rouge à l’extrême droite, tout en menant des réformes libérales et antisociales. C’est bien les personnes de notre classe mais aussi la planète qui payeront l’addition. Il est urgent de s’organiser pour imposer nos revendications et reprendre le contrôle de nos vies !

L’Union communiste libertaire, le 24 avril 2022.